Tout au long de sa vie, riche en création de meubles et de composition de décors d’intérieurs, Charlotte Perriand a toujours su rapprocher le mobilier qu’elle créait de l’espace pour lequel il était dessiné.

Ses premières recherches menées autour du Modernisme français, en étant membre fondatrice de l’UAM en 1929, lui ont permis de travailler un matériau nouveau à l’époque ; le tube métallique. De cette collaboration avec Le Corbusier et Pierre Jeanneret, naîtra tout un ensemble de meubles modernes qui marqueront les fondations de son travail.

De ce monde moderne en mouvement, Charlotte Perriand se tourne très vite, au milieu des années 30, vers le bois, matériau qui lui sera cher tout au long de sa vie. Des tables, en pin massif, de la tradition savoyarde, aux élégantes tables épurées, inspirées par ses voyages au Japon, Charlotte Perriand a tenté de comprendre le mystère de l’équilibre des formes qu’elle a observé dans la nature et qu’elle photographiait, avec son ami Pierre Jeanneret, pour essayer d’en comprendre la structure. C’est ainsi que, de l’observation d’un galet usé sur la plage, comme celle d’un bois flotté ou d’une coupe d’arbre, elle a cherché à percer le mystère de cette harmonie qui se dégage de la nature et à la reproduire dans ses meubles pour lesquels elle a travaillé des formes extrêmement sophistiquées où les angles sont arrondis, les pans de table coupés subtilement, les ovales habilement déconstruits pour tendre vers un équilibre au plus proche de la nature.

Des meubles de l’équipement de la Maison réalisés en 1947, en collaboration avec Pierre Jeanneret, aux meubles d’éditions avec la Galerie Steph Simon, dès 1956, Charlotte Perriand crée des pièces qui sont pour nombre d’entre elles aujourd’hui devenues des « iconic pieces »