South American Houses

La Galerie

South American Houses

South American Houses – Summer 2022

D.R.

José Zanine Caldas

Au cours de plus de trois décennies d’activité, José Zanine Caldas a conçu et mis en œuvre des centaines d’architectures différentes, principalement pour des maisons privées. Cette sélection de 3 maisons représente la base de son célèbre langage architectural, ainsi que sa polyvalence créative face aux défis de chaque nouveau projet. Caldas s’est toujours concentré sur les caractéristiques du terrain et de son environnement, afin de faire ressembler son architecture et son design à la nature et non l’inverse.

Maison démontable, 1980

Caldas a conçu cette maison démontable en 1980, et s’est efforcé de la concevoir comme une structure facile à construire, et à démonter. Emballée à plat pour une expédition plus efficace, la maison démontable pouvait être assemblée n’importe où et par n’importe qui.

D.R.

Passionné par l’environnement et farouchement opposé à la destruction massive des forêts tropicales de son pays, Caldas utilise ici du bois d’ipé massif récupéré dans les forêts et les terres agricoles de Bahia, au Brésil.

D.R.

La Maison démontable présente une disposition ouverte de quatre quadrants séparés uniquement par une colonne centrale soutenant le toit. Des murs intérieurs peuvent être ajoutés selon les spécifications de l’utilisateur. Les panneaux extérieurs interchangeables peuvent être personnalisés selon les besoins de l’utilisateur. Quatre panneaux sont conçus avec des persiennes mobiles pour la ventilation. Chaque jonction de mur est conçue avec des étagères d’angle intégrées. Une paire de portes doubles en verre et en bois et une porte unique tout en bois servent d’entrées.

D.R.

Casa de Zanine, Brasilia, 1963

Cette habitation est la maison personnelle de Zanine Caldas, réalisée par ses soins en 1963 au bord d’un vaste lac dans la banlieue de Brasilia, capitale du Brésil. Il a designé toute cette maison pour lui et sa famille, trois années après l’inauguration de Brasilia comme capitale fédérale brésilienne.

D.R.

Tout d’abord, il commence par construire une petite dépendance à côté de la future maison, dans laquelle il va vivre avec sa famille le temps des travaux. Cette idée d’habiter une annexe d’une maison à venir pendant sa construction est déjà une idée de construction moderniste. Cette influence moderniste se retrouve dans son travail dès les années 1950.

D.R.

La maison définitive, évidemment plus grande que son annexe, montre des traces du langage architectural que Caldas développera ensuite, et qui guidera son travail en tant qu’architecte. Par exemple, on peut citer l’emploi régulier de piliers de bois.

D.R.

La maison se voit rénovée en 1970, une piscine a été ajoutée à l’ensemble, et quelques modifications ont été apportées, tout en maintenant l’idée originale du lieu.

Casa Vlasek, Rio de Janeiro, 1974

Cette maison exceptionnelle est réalisée par Caldas en 1974 et se trouve à Rio de Janeiro, toujours au Brésil. Elle est aussi appelée la « Cuca’s House »

D.R.

A l’origine, Caldas construit cette maison comme cadeau à sa fille la plus jeune. L’habitation est supportée par les piliers de bois dont nous parlions plutôt. Ici, viennent s’ajouter des murs de verre et de grands balcons. Aussi, une grande piscine est construite et tout l’ensemble profite d’une vue irréelle sur la mer.

D.R.

Cette construction amène la relation entre architecture et topographie à nouveau niveau, et même de l’extérieur de la maison on a l’impression d’une structure flottante sur Rio de Janeiro et sa mer.

D.R.

Comme souvent dans les réalisations de Caldas, le salon est le point fondamental et central de l’édifice, placé ici à un point stratégique de contemplation pure. Aussi, on peut noter que les meubles habillant l’intérieur de la maison sont fixés au sol, et font partie intégrante de l’architecture de l’ensemble.

D.R.

Quelques photos d’archive de la Casa Vlasek à l’époque de Zanine Caldas :

D.R.

Oscar Niemeyer

Oscar Niemeyer nait à Rio de Janeiro le 15 décembre 1907. Il est à l’origine de plusieurs centaines de constructions architecturales, que ce soit habitations privées ou bâtiments publics. Parmi ses œuvres, on retrouve le siège du Parti communiste à Paris, la maison de la culture du Havre ou même le structure entourant de la cathédrale de Brasília, représentant des mains ouvertes vers les cieux. Il est lauréat du Pritzker Price en 1988 et du Praemium Imperiale en 2004.

Strick House, Santa Monica, 1964

La Strick House, est l’unique maison construite par Niemeyer aux Etats-Unis. Elle est située à Santa Monica en Californie et fut construite en 1964 pour le réalisateur Joseph Strick. Aboutissement parfait du modernisme, cette maison de Santa Monica est habillée de pièces des designers comme Jean Prouvé, Charlotte Perriand ou Ray et Charles Eames.

D.R.

La construction de cette maison a été tout à fait particulière. En effet, la famille Strick et Niemeyer ne se sont jamais rencontrés, et l’architecte n’a jamais mis les pieds sur le terrain. Le processus de conception s’est déroulé entièrement par le biais d’une série de lettres. Plus tard, un autre architecte s’occupera des dessins et Anne Strick a supervisera l’achèvement de la résidence.

D.R.

La maison a pour intérêt de se situer dans une rue à forte connotation architecturale, avec des maisons voisines qui ne sont pas en reste sur le sujet. Notamment, on retrouve des habitations signées Frank Lloyd Wright et Paul R. Williams.

D.R.

Doté d’un salon vitré de 4m20 de haut, l’espace de vie de 478 m2 comprend cinq chambres à coucher et six salles de bain dans un plan d’étage en forme de T. Le pavillon intérieur-extérieur vitré, avec un toit plat suspendu par une structure exo-squelettique.

D.R.

Canoas House, Barra de Tijuca, 1951

Cette maison de Niemeyer est considérée comme l’un des exemples les plus significatifs de l’architecture moderne au Brésil. Construite à Barra de Tijuca, à l’ombre d’une colline surplombant la baie de Rio, cette Casa das Canoas a été imaginée par Oscar Niemeyer pour son propre usage et celui de sa famille.

D.R.

C’est au début des années 1930 qu’il acquiert ce terrain et y érige cette maison de 200 mètres carrés dotée de nombreuses baies vitrées pour profiter de la vue sur la nature environnante et d’un mobilier fonctionnel dessiné par ses soins. Accidentellement détruite par un incendie en 1963, il la reconstruira avec l’aide de son fils Dion, également architecte. Il y installera son premier bureau d’études.

D.R.

Ici, l’architecte est allé à l’encontre des coutumes locales en choisissant un site élevé qui offrait une perspective sur la ville en contrebas à travers les arbres. Les courbes de la résidence et de son bassin sont interrompues par la puissante présence d’un affleurement du rocher sur lequel repose la ville. Une fine lame de béton constitue le toit qui repose à peine sur le volume de verre du niveau principal, les chambres se trouve au niveau inférieur.

D.R.

Alors que le purisme du Corbusier s’appuyait sur une construction à la précision quasi-mathématique, Niemeyer montrait que la modernité n’avait pas à rejeter de la nature ni la sensualité. Aussi, des amis artistes de l’architecte furent impliqués dans ce projet très personnel. Des sculptures d’Alfredo Ceschiatti animent le jardin conçu par Roberto Burle Marx. Le lien développé par Niemeyer entre l’architecture, la nature et l’art est unique, et cette maison à Canoas reste l’une de ses créations les plus impressionnantes, bien qu’à une échelle beaucoup plus petite que ses projets à venir, à Brasilia par exemple.

D.R.

Camargo House, Brasilia, 1985

Niemeyer a adopté un tracé plus net mais tout aussi élégant pour dessiner cette maison. Construite dans une banlieue résidentielle de Brasilia, elle est voisine de la rue, derrière une clôture. L’entrée est un simple rectangle, mais sous un porche au mur incliné. La fenêtre sculptée est celle d’un coin fumeur et apporte un détail dynamique sur le simple mur blanc. Alors que la façade du côté rue est muette, le côté jardin de la maison s’ouvre largement sur la nature.

D.R.

Le plan de l’intérieur est aussi ouvert que dans les maisons précédemment conçues par Niemeyer. Les espaces s’inter-pénètrent naturellement et non sous la contrainte d’un module structurel artificiel. L’espace salle à manger. Le grand paravent en fer et verre vert n’a pas été dessiné par Niemeyer. Le dessin plein d’esprit de l’escalier et de sa rampe illustre la maitrise de Niemeyer.

D.R.

Luis Barragan

Luis Ramiro Barragán nait 1902 à au Mexique et décède en 1988 à Mexico. Il est l’un des plus célèbres architectes mexicains connu pour son style, synthèse entre l’architecture vernaculaire et moderniste. Barragán a remporté le Prix Pritzker, la plus haute distinction en architecture, en 1980. Sa maison personnelle, la maison et l’atelier Luis Barragán, a été déclarée patrimoine mondial de l’UNESCO en 2004.

Casa Barragan, Mexico, 1948

La Casa Luis Barragán, construite en 1948, représente l’une des œuvres d’architecture contemporaine les plus transcendantes au niveau international, comme l’a reconnu l’UNESCO en l’incluant dans sa liste du patrimoine mondial de 2004. Il s’agit de la seule propriété individuelle en Amérique latine à avoir obtenu un tel honneur. Elle est une pièce maîtresse dans le développement du mouvement moderne qui fusionne les éléments traditionnels et vernaculaires,

D.R.

L’influence de Luis Barragán sur l’architecture mondiale ne cesse de croître à cette époque et sa maison, fidèlement conservée telle qu’elle était habitée par son auteur jusqu’à sa mort en 1988, est l’un des sites les plus visités de Mexico par les architectes et étudiants.

D.R.

Ce musée, qui comprend la résidence et l’atelier de son créateur, est la propriété du gouvernement de l’État de Jalisco et de la Fondation Luis Barragán.

D.R.

L’extérieur de la maison-atelier Barragan :

D.R.

Casa Pedregal, Mexico, 1950

Juste après avoir réalisé sa maison-atelier, Barragan va enchainer avec une autre pièce majeure de son architecture : la Casa Pedregal. La résidence est située dans un champ de lave au sud de Mexico. La Casa Pedregal est la plus grande résidence privée conçue par Luis Barragán. Son chantier commence en 1947 et s’achève en 1950.

D.R.

En pénétrant dans la propriété, on retrouve les idées de la casa Barragan, immédiatement perceptibles dans la palette de roses de la maison, révélant la prédilection de l’architecte pour les couleurs intenses et vibrantes. On y croise des murs de couleur pastel, des tranches de lumière en saillie et un sentiment de paix.

D.R.

Et pourtant, la maison est située dans l’une des zones les plus peuplées du monde : Mexico, ou plus précisément, une étendue de pierre volcanique qui s’étend sur plus de 80m. Intact jusque dans les années 40, ce terrain sombre et rocheux est dû à un volcan non loin.

D.R.

Casa Gilardi, Mexico, 1976

Cette maison, la dernière de la carrière de Barragan, a été conçue comme sa propre maison, en mettant en valeur les façades et en ajoutant des éléments naturels comme la lumière et l’eau. Les teintes mexicaines foncées et audacieuses font ressortir le respect culturel que l’architecte avait pour ses œuvres. Construit autour d’un arbre existant et fortement influencé par les peintres, cette maison est peut-être la plus colorée de toutes ses œuvres, avec du bleu, du rose, du bleu ou encore du jaune.

D.R.

Barragan a accepté la commande avec deux conditions au projet: l’arbre Jacaranda énorme doit être conservé sur le site, et la piscine demandée par le Propriétaire aussi. En fait, la maison est aménagée de telle sorte que la rue est fermée et renforce son intériorité.

D.R.

Cette dernière maison se trouve dans les rues de Mexico, dans un champ long et étroit de 10x36m. Barragán, à 80 ans et après près de 10 années d’inactivité, effectue son dernier ouvrage, qui symbolise peut-être plus que les autres sa pensée architecturale.