Choï Byung Hoon

Choi, Byung-Hoon fait d’un meuble une véritable œuvre d’art. Il s’engage doublement, en nous invitant non seulement dans le monde de l’utilitaire mais aussi dans celui de la réflexion, de la méditation. Ces pierres longuement polies, transformées peu à peu en galets, érigées avec majesté, dégagent une impression de sérénité, de tranquillité, d’harmonie.

C’est le taoïsme et le zen, la nature dans sa simplicité sublime qui parle pour elle-même. Choi Byun-hoon révèle la beauté naturelle des pierres et des essences de bois en façonnant ses meubles au plus près des formes naturelles, nous rapprochant ainsi de l’essentiel : des meubles qui traversent le temps et les modes et rejoignent l’imaginaire collectif par leur simplicité même.

La beauté de ces longs plateaux de table aux formes oblongues, réalisés dans des bois infiniment polis, délicatement posés sur ces piètements en pierre naturelle qui semblent par contraste si solides ; cette subtile construction tout en équilibre invite à la réflexion, mais aussi à une douce contemplation, à une infinie tranquillité.

Choi Byung-hoon s’inscrit dans cette démarche où l’ambigüité s’installe entre sculpture et mobilier : comme Isamu Noguchi, mais aussi comme Ron Arad (également représentés à la galerie Downtown), Choi crée des sculptures autant qu’il crée du mobilier ; les deux domaines l’intéressent au même titre et finissent par se mêler ; ainsi pour un siège, on ne sait plus si l’on est face à un siège qui a une forme artistique ou face à une sculpture sur laquelle on peut s’asseoir. Cette incertitude ouvre par la force des choses un nouveau front pour les créateurs, un champ d’investigation pressenti en son temps par André Bloc qui crée en 1953 son groupe Espace destiné à modifier le tracé des frontières entre les arts et à promouvoir l’idée de synthèse des arts.