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Que penser des villes, aujourd’hui, dans un monde grandissant sans limites, toujours plus compétitif et de plus en plus inégal ! La ville, les villes, ces méga-métropoles qui se développent parfois, sans gestion spécifique ! Alors, réfléchissons et découvrons où sont nées ces villes, comment elles se sont construites et comment l’art se les aient représentées !




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Au début, il n’y avait rien ! Enfin presque rien.




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À la préhistoire, la ville ne veut pas encore dire grand-chose ! on vit dans des grottes ! Donc l’habitat urbain existe en fonction du paysage ! L’homme s’installe où il peut, il ne construit pas tout de suite…




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Dans l’Antiquité, les premières cités-États apparaissent. Celles fondées en Mésopotamie, comme Ur, développent un premier concept de tissu urbain organisé. Créées essentiellement autour des échanges économiques et d’une population sédentaire qui se stabilise, celles-ci trouvent vite leurs limites puisqu’elles se font continuellement la guerre !




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Dans Intolerance (1916) de David W. Griffith, la cité babylonienne présente son développement grâce à l’importance donnée aux différentes strates de la société qui la composent. Ces cités-États en plein développement engendrent très vite des conflits entre chefs, amenant, dans le film, à la chute de Babylone.




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Avec l’invasion romaine, des villes comme Lutèce sont sous complète domination romaine, alors que nos confrères bretons résistent ! La ville a donc une identité !




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Au Moyen-Âge, la ville se développe autour du commerce, des régions et de l’importance du Seigneur qui dirige : c’est l’époque à laquelle certains seigneurs rivalisent avec le Roi ! Cette rivalité permet l’expansion provisoire de certaines régions, tant que le Roi n’a pas la force de combattre. La ville est alors entourée de remparts, de fortifications avec l’église au centre tout comme le Château qui deviendra un jour le Palais !




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Cette expansion a, une première fois, ses limites au XVème siècle avec Louis XI, Roi de France, qui fait enfermer les princes frondeurs et confisque leurs terres, jusqu’à ce qu’ils admettent et déclarent être les vassaux du Roi ! La Monarchie donne alors de plus en plus d’importance à Paris, la ville de France où siège le Roi de France !




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Mais déjà, à cette époque, contre le pouvoir de la Cité, il y a la révolte de la forêt, rassemblant tous les déshérités et pauvres du Royaume autour de personnages comme Robin des Bois. Cette image semble perdurer aujourd’hui même si la forêt n’est plus le seul refuge, comme dans le film de Into the wild de Sean Penn ! L’homme fuyant les villes et recherchant autre chose, en dehors des villes !




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À la fin du Moyen-Âge et au début de la Renaissance, la ville se développe de plus en plus car la société change. Le tissu urbain qui se fonde sur l’économie, l’Église et le pouvoir, voit apparaître de nouvelles castes qui semblent s’imposer, comme la bourgeoisie ! C’est une forme de ce qu’on appellera plus tard le tiers-état, avec des confréries qui transforment la ville, segmentant la ville en quartiers !




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Dans les scènes religieuses des peintures de la Renaissance italienne ou des Pays-Bas, la ville commence à apparaître en fond de toile sur le thème de la naissance de Jésus, alors que cela se passait avant, dans une grotte de Bethleem. La grotte d’origine où la scène pastorale se passait généralement, a totalement disparu ! Les bâtiments fortifiés rappellent l’importance du pouvoir dominant, au côté de l’Église !




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Louis XIV devint Roi à 5 ans, en 1643 ! En 1661, il prend les pleins pouvoirs du Royaume réduisant drastiquement les pouvoirs des Seigneurs qui avaient fait, plus tôt, la Fronde contre sa mère et le cardinal Mazarin ! Le Roi quitte Paris pour s’installer dans un magnifique château qu’il fait construire à Versailles ; cette ville restera pendant 150 ans le cœur du Royaume de France ! Autour du Château : la ville s’agrandit, les marécages disparaissent pour laisser place à de somptueux quartiers, la forêt recule pour laisser le Nôtre dessiner des jardins. C’est la force du pouvoir royal !




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Tout au long du XVIIème et XVIIIème siècle, le pouvoir s’agrandit en France et la puissance de Paris et Versailles avec ! Néanmoins, des villes secondaires de province se développent activement de par l’affluence de population ou grâce un fort développement économique ! Naples, Marseille, Lisbonne, Anvers et bientôt Boston deviennent les lieux incontournables du commerce maritime international… C’est depuis longtemps le commerce des produits mais très vite la traite des esclaves qui engendrera différentes révolutions, renversant parfois le pouvoir mais conservant l’importance des villes !




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Et La Révolution – ou les révolutions – arrivèrent ! La prise de la Bastille (le Bastille day in USA) le 14 Juillet 1789 marque le début de la fin : la fin du pouvoir royal à la française ! Au centre de Paris, cette forteresse imprenable, en place depuis le XIVème siècle, est attaquée et détruite ! Devenue prison, elle était considérée comme le symbole du despotisme monarchique ! En France – et ailleurs où naissent les révolutions – de hauts lieux de pouvoir disparaissent dans les villes.




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C’est aussi le cas de la Boston Tea party où, en décembre 1773, un groupe de résistance américain fait capituler le pouvoir colonial.




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Le « petit peuple » travaille dur et gagne peu en ville ! Donc il se soulève contre le pouvoir en place, au Château. Les révolutions naissent, pour la plupart, dans les villes ce qui va aussi entraîner leurs transformations, tout au long des siècles suivants ! … Et l’air moderne arriva avec le XIXème siècle !




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La ville du XIXème siècle est en pleine expansion ! Mais elle est aussi en pleine révolution industrielle, sociale ou encore artistique et architecturale. Les auteurs et les peintres du XIXème sont les mieux placés pour peindre et dépeindre ce tissu social en pleine transformation ! Les capitales vont devenir, à la fin du XIXème, de vraies métropoles internationales et les villes secondaires de province ou encore les chefs-lieux de cantons prennent aussi beaucoup d’importance, fonctionnant au moins jusqu’en 1914 !




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Au début du XIXème, la ville s’agrandit et avec cette nouvelle ère économique, la ville rattrape la banlieue, conservant comme traces anciennes du passé, de l’Ancien Régime, certains bâtiments, comme ces Barrières de l’octroi Claude-Nicolas Ledoux, aux portes de Paris. Les bâtiments sont parfois un peu perdus dans cette nouvelle urbanisation !




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À la même époque, vient la question des Monuments Historiques qui ont parfois été délaissés, au centre des villes. La première personne à se poser la question est Prosper Mérimée qui, en tant qu’Inspecteur Général aux Monuments Historiques, s’occupe de la mise en place de la Mission Héliographique. Sont confiés à 5 photographes de l’époque : Henri Le Secq, Eugène Baldus, Hyppolite Bayard, Auguste Mestral, et Gustave Le Gray, de traverser la France et de recenser par la photographie, les monuments historiques encore en place et ayant besoin de restauration ! La ville a donc aussi un passé architectural à ne pas négliger !




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Aux abords des villes, se trouvent souvent de grandes entreprises, industries locales, qui se développent au XIXème : les phalanstères ! Ce système de regroupement d’éléments harmonieux et économiques se reflètent avant tout au travers d’un espace social et ouvrier qui obtient, dans certains cas, de meilleures conditions de vie ! En France, on voit se développer des cités comme la Cité ouvrière Godin construite entre 1859 et 1879. Cela se poursuivra jusqu’au XXème siècle avec les Cités-jardins, au sortir de la première guerre, puis le développement des grands ensembles, dans les banlieues, dans le courant des années 50.




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Avec le développement des villes, apparaît très vite de meilleures conditions de vie que dans les campagnes où la vie est parfois rude et difficile ! S’engage alors un exode rural vers la ville, dès les années 1840-1850. Se créent alors des communautés de Bretons et d’Auvergnats de Paris, de Savoyards ou encore d’Alsaciens qui émigrent plus particulièrement avec l’annexion de l’Alsace-Lorraine en 1870 ! Pendant ce temps, à New York, il y a la création de ghettos rassemblant de fortes communautés, comme les juifs russes émigrés, vers 1903 pour éviter les pogroms en Russie… La ville se diversifie alors ; elle devient pluri-culturelle.




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Mais tout au long du XIXème, Les campagnes ne vont pas trop bouger…




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… Alors que les villes vont se transformer !




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Les villes s’étendent parfois trop vite ! Et le cinéma, à ses débuts, va montrer ce combat, suivi par les avant-gardes artistiques !




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Après Émile Zola au XIXème, Les années 20-30 représentent une autre époque, très critique envers le développement incontrôlé des villes, l’urbanisation intensive, les conditions de vie cachées. Le terme de Métropole apparaît pour la première fois dans le vocabulaire. Il se confirme au travers des montages du photographe allemand : Paul Citroën, tout comme le film de Fritz Lang : Métropolis en 1927.




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Metropolis est tourné en 1927 par Fritz Lang, le grand cinéaste d’Outre-Rhin spécialiste des avant-gardes cinématographiques allemandes ! Il montre les inégalités sociales de l’époque entre la classe dirigeante et aisée et la classe ouvrière qui est dépendante ! Au milieu de cela, la ville imaginaire se développe créant de plus en plus de distance entre les classes sociales… Le film réalisé 10 ans après la Révolution russe montre l’avancé des idées révolutionnaires dans une Europe en pleine reconstruction !




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Les inégalités sociales se développent tout au long des années 20-30, au cœur des villes et sont dénoncées par les artistes à travers l’image et le collage, autre mode d’expression et de dénonciation. Des photographes comme Moï Ver, Des architectes tel Le Corbusier se penchent très vite sur cette question sociale et donc urbanistique. Les villes n’apportent plus tout à fait cette prospérité tant annoncée et décrite !




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Hélas, la guerre arrive ! Paris est bloquée, envahie par les Allemands, comme beaucoup d’autres villes, en France, en Europe. La prospérité et le développement y voient un frein ! S’en suit le célèbre discours du Général en 1944 : « Paris brisée, Paris outragée, Paris martyrisée mais Paris libérée ! » Paris redémarre, les villes vont renaître !




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Repenser les villes, réfléchir au développement des agglomérations est une question qui se pose très rapidement dés 1943-44 alors que le conflit n’est que sur sa fin ! C’est une grande question des CIAM (Congrés International d’Architecture Moderne), dès les années 30, dont entre autres celle du CIAM de 1942 ! La ville radieuse du Corbusier abordait déjà certains points fondamentaux du développement pour tous qui doit s’imposer, dès 1933 !




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Dès les années 50, arrive très vite le développement des agglomérations moyennes avec le développement des banlieues autour des villes ! Cela nécessite avant tout un tissu économique, généralement en développement depuis le début du XXème siècle, ou dû à de nouvelles industries. La question se pose en France dès 1947 à travers une grande exposition organisée à Paris : Exposition Internationale de l’Urbanisme et de l’Habitation. Mais il faut aussi loger très rapidement, les familles du Baby-boom, les rapatriés d’Algérie et de la décolonisation, puis l’immigration par la suite ! C’est alors la politique des Grands Ensembles, voulue par le Ministre de la Reconstruction !




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De nouveaux modes de construction, parfois préfabriqués se développent aussi face à un besoin d’urgence. Il s’agit avant tout, d’urgence sociale en Europe, avec des zones dévastées ou encore de nécessité avec le fort développement économique aux États-Unis qui engendre de grandes émigrations à l’intérieur du pays ! Des villes « champignons » apparaissent… En France, Jean Prouvé est connu pour le développement d’une architecture préfabriquée pour répondre à la demande. Ce sera dés 1946 : des « Maisons usinées ».




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Avec le développement économique des 30 Glorieuses, apparaissent en France ce qu’on appellera des Villes nouvelles ! Face à ce contexte, cela se poursuit aussi dans la France d’Outre-Mer et essentiellement en Afrique, généralement autour d’importantes entreprises !




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Dans certaines « villes nouvelles » apparaissent aussi le ski ! C’est avec le développement des stations de ski qui apparaissent, dans le courant des années 60-70 que le ski se démocratise ! Des stations comme les Arcs apparaissent dans le courant des années 60, grâce à la rencontre d’un guide de montagne passionné de ski : Robert Blanc, d’un promoteur immobilier du développement touristique en montagne : Robert Godino et d’une designeuse : Charlotte Perriand ! Les Arcs 1600-1800-2000 vont devenir une station de référence !




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La contestation s’annonce avec les années 60-70. Les villes doivent changer, la conception de ces mégalopoles internationales en puissance doit se transformer ! Des Groupes d’architectes comme Archigram avec Peter Cooke à sa tête, ou encore Architecture Principe avec Claude Parent et Paul Virilio réfléchissent comment pourraient se développer les villes du futur ; les limites à atteindre et quelles sont ces limites ! De nouveau, une utopie architecturale et urbanistique apparaît pour des projets parfois complexes à mettre en place !




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Les différentes thèses sur l’architecture s’affrontent, entre utopie et réflexion ! Comme au XIXème siècle, la question de la ville qui s’étend se pose à nouveau ! Il est important de voir qu’elles en sont ses limites, sur quel modèle se baser ! Ces dernières années, c’est l’écologie et la limitation des voitures en centre-ville qui semble s’imposer ! Ce combat a-t-il un avenir ?

Conclusion




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Entre villes imaginaires – développées au cinéma, décrites dans les romans – mégalopoles grandissantes (Mexico, Tokyo, New York, Bombay, Shanghaï), surconsommation en ville et débordements urbains, de multiples questions se posent aujourd’hui ! Peut-être faut-il réfléchir à ce qu’Albert Camus disait :

Comme remède à la vie en société, je suggère les grandes villes : c’est le seul désert à notre portée.

Demande de renseignements : ARCHI-MÉGALO-MÉTRO-POLIS

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